Stop à l’apartheid médical ! L’Appel de Decize pour la reconnaissance des PADHUE
Pétitions citoyennes
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À Decize, dans la Nièvre, un événement inédit a vu le jour le 19 novembre dernier : la création d’un hôpital de campagne. Ce projet, mené en lien avec l’association IPADECC et les Docteurs Bensaidi et Smati, est bien plus qu’une réponse à l’urgence médicale. Il incarne un cri d’alerte face à une situation intolérable : celle des déserts médicaux et de la précarisation des médecins étrangers à diplôme hors Union européenne (PADHUE).
Cet hôpital de campagne a démontré son utilité immédiate en accueillant de nombreux patients délaissés par le système de santé. Mais il est surtout un symbole, une initiative destinée à réveiller les consciences et à dénoncer un apartheid médical qui gangrène notre pays.
Des médecins exploités mais indispensables
Les PADHUE représentent un pilier essentiel du système hospitalier français. Ce sont eux qui, dans l’ombre, maintiennent nos hôpitaux debout, particulièrement dans les territoires où les praticiens manquent cruellement. Pourtant, ces médecins qualifiés, compétents, et souvent expérimentés, sont soumis à des conditions d’une injustice flagrante.
Malgré leur rôle vital, ils sont confinés dans une précarité administrative et professionnelle indigne : contrats temporaires, rémunérations inférieures à leurs collègues français, parcours semé d’obstacles pour valider leurs compétences. Le système actuel, avec ses Épreuves de Vérification des Compétences (EVC), ressemble davantage à un concours déguisé qu’à une évaluation équitable. C’est un système qui, au lieu de valoriser leur expertise, les marginalise.
Un cri d’alerte contre l’injustice
Face à l’ampleur de la crise médicale, maintenir ce traitement est irresponsable. Les déserts médicaux s’étendent à un rythme alarmant, privant des millions de Français de soins de proximité. Dans ces conditions, il est absurde de ne pas permettre aux PADHUE d’exercer pleinement leurs compétences.
Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est une forme de ségrégation médicale, un apartheid invisible qui empêche des professionnels de santé de répondre aux besoins criants des territoires. C’est une atteinte non seulement à leur dignité, mais aussi au droit fondamental de chaque citoyen à accéder aux soins.
Une réussite à Decize, un modèle pour la France
L’hôpital de campagne de Decize a prouvé qu’une alternative est possible. Cette initiative a non seulement permis d’écouter des habitants en manque de solutions, mais elle a aussi sensibilisé la population à une réalité insupportable. Partout en France, des projets similaires
pourraient voir le jour pour amplifier ce message : la santé ne peut plus attendre, et la reconnaissance des PADHUE est une urgence nationale.
Une réforme indispensable : passer des EVC à la VAE
Il est impératif de mettre fin à l’injustice des EVC et de remplacer ce système archaïque par une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Ce processus, équitable et adapté, permettrait de reconnaître les compétences des PADHUE sur la base de leur pratique et de leur engagement. C’est une mesure de bon sens, qui servirait à la fois nos hôpitaux et nos territoires.
Ainsi dès lors que les PADHUE justifient d’au moins trois ans d’exercice effectif en milieu hospitalier ou en cabinet libéral en France, qu’ils démontrent une maîtrise suffisante de la langue française ( validée par l’obtention d’un ou plusieurs diplômes universitaires de santé (DU ou DIU) délivrés par une université française ou avec une attestation de conformité émise par le chef de service ou le directeur médical de l’établissement employeur) et enfin qu’ils fournissent une évaluation professionnelle favorable, signée par le chef de service sous la responsabilité duquel le praticien exerce, ce droit d’exercice doit leur être accordé.
Un appel au gouvernement : agir sans attendre
Le prochain gouvernement devra faire de cette réforme une priorité absolue. Les PADHUE ne sont pas de simples outils corvéables, mais des médecins à part entière, qui méritent la reconnaissance de la nation. Leur pleine intégration est non seulement une question de justice, mais une nécessité pour répondre à la crise sanitaire actuelle.
Les citoyens, les élus et les professionnels doivent se mobiliser pour que cette lutte devienne un enjeu national.
Parce qu’il en va de notre santé, de notre égalité, et de notre dignité : nous élus, citoyens et médecins sommes signataires de cette tribune.