Sortir du dédale des aides - Il faut bien que jeunesse se fâche, manifeste pour faire entendre notre désir de justice sociale.
Pétitions citoyennes
Changements sur "Sortir du dédale des aides - Il faut bien que jeunesse se fâche, manifeste pour faire entendre notre désir de justice sociale."
Description (Français)
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Nos constats : Nous vivons dans une société qui ne ce cesse de précariser les jeunes
En France, plus d’un.e jeune sur cinq de 18 à 25 ans vit sous le seuil de pauvreté. 1,5 million de jeunes en France ne sont ni en emploi, ni en formation. Au travail comme en études, nous sommes la classe d'âge la plus concernée par la précarité économique et avons du mal à accéder à nos droits.
« Ma famille est pauvre, alors depuis que je bosse, je participe aux frais. Au final, ça a fait baisser les aides sociales que touchaient mes parents car on avait un revenu plus important...Du coup, mes parents deviennent dépendants de mes revenus et je ne peux pas mettre de côté pour prendre un appartement ou m’acheter une voiture. Y’a pas de sortie possible de ces galères financières. »
En France, la majorité civile est à 18 ans mais on a accès aux droits sociaux assez tardivement. Jusqu’à 25 ans, les aides aux familles sont généralement dirigées vers nos parents, et tiennent compte de leurs revenus. Dès qu’un.e jeune qui habite chez ses parents commence à travailler, dans un système familialisé, les salaires du jeune sont intégrés dans les revenus du foyer et font baisser le montant des aides. Sur le principe, c’est normal, mais comment épargner pour préparer son départ dans ce contexte ? Il nous faudrait réfléchir à une vraie solidarité nationale à partir de 18 ans et mieux prendre en compte les inégalités liées aux ressources de nos familles.
L’âge moyen du premier emploi stable est désormais 28 ans. Il faut prendre en compte ces changements de société comme l’allongement des études et la précarisation du marché du travail qui touche plus particulièrement les jeunes.
Faire évoluer les aides sociales au regard de ces changements nous paraît une évidence.
Et pourtant les dernières réformes des APL en 2021 et du chômage en 2022 et 2023 nous précarisent davantage. Les jeunes travailleur.euses ont connu depuis la réforme des APL une baisse des aides en moyenne de 1069 € annuels. La méthode de calcul « en temps réel » impacte particulièrement les jeunes en contrat précaire, CDD ou en intérim qui en fonction de leur déclaration trimestrielle peuvent voir leurs APL fortement baisser sans pouvoir prévoir à l’avance le montant des variations. La réforme chômage, elle, pénalise l'ARE des primo-arrivant sur les marché du travail (donc les plus jeunes) ainsi que les travailleurs les plus précaires : temps partiels, période d'inactivité entre des CDDs …
« Je ne sais pas si j’avais trop honte pour me renseigner tout seul mais heureusement que les personnes ressources de mon centre social sont venues me voir sinon je n’aurais pas pu passer mon permis. Je n’avais pas assez de sous, je ne savais pas que des aides existaient. »
« On n’a pas tous accès aux mêmes aides suivant notre lieu de vie. J’ai vu que dans certaines villes il y a un revenu jeune, ça n’existe pas chez moi. Aujourd’hui un jeune du même âge et dans la même situation a plus de droits à Lyon qu’à Poitiers par exemple. »
Il existe une multitude d’aides aux jeunes. Leur point commun : ce sont des aides ciblées (mobilité, étude, logement…), parfois conditionnées (Contrat d’Engagement Jeune) ou encore très localisées car mises en place par une collectivité. Difficile de savoir à quelle aide on peut accéder et à quelles conditions dans ce dédale de dispositifs, d’allocations, de garanties ou de contrats ! Conséquence : le non recours approche les 30% et les raisons principales en sont le manque d’accès à l’information, l’incertitude et l’image négative des aides sociales.
L'absence de politique d’État ambitieuse pour lutter contre la précarité des jeunes pousse certaines collectivités locales à expérimenter un revenu de base, comme sur la Métropole de Lyon ou dans le Département de Haute – Garonne. Bien que nous saluons ces initiatives, elles restent accessibles à peu de jeunes, souvent courtes et conditionnées. De plus elles entraînent une inégalité des chances entre nous, les jeunes, suivant nos lieux de vie.
- Nos propositions :
- Prendre notre place dans le débat public
23 député.es sur 577 ont moins de 30 ans. Parmi eux, 70% sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures. La parole des moins de 30 ans est encore trop souvent restreinte à des espaces de consultation sur des sujets qui sont rarement choisis par les jeunes. Nous voulons agir, être entendu.es et débattre de ce qui compte vraiment pour nous. Comment permettre à davantage de jeunes de participer au débat public, d'être présent dans les différentes chambres nationales ou dans des instances locales ?
- Créer à l’échelle nationale un revenu de solidarité à partir de 18 ans, qui permette de sortir de la pauvreté, ouvert sous conditions de ressources de la personne et sans contreparties
Un revenu de solidarité commun et non spécifique aux jeunes dont le montant serait revalorisé à 965€ (50% du revenu médian) pour une personne seule. Sans contreparties car la pauvreté porte atteinte à la dignité et pour nous, un minimum pour vivre, se loger, se nourrir ne se négocie pas peu importe l'âge. Un revenu, versé sur des principes de « solidarité à la source » pour faciliter son accès, éviter les ruptures de droit tout en maintenant un accompagnement adapté et de qualité.
- Informer tout jeunes qui à 18 ans sur l’ensemble des droits et des démarches à entreprendre pour y avoir accès
APL, LocaPass, garantie Visale, ARE, CEJ, Prime d’activité, aide au permis de conduire, carte jeune dans les transport en commun, Mobili Jeune, bourse sur critères sociaux, bourse au mérite, aide d’urgence du Crous, repas à 1 euros, Carte jeune SNCF, Pass culture, Pass’sport, mutuelle étudiante, Fond d’aide aux jeunes… voilà un aperçu des différentes aides que nous avons identifiées ! Sans doute en avons-nous oublié tellement il est difficile d’avoir une vision exhaustive de ce qui existe Comment garantir que chaque jeunes de 18 et plus soit au courant de ces aides, ait accès à une information de qualité et sache comment s'y prendre pour les demander ?
- Accéder à ses droits en simplifiant les démarches de demande, en réduisant les délais de traitement et de versement des aides
Chaque aide, dispositif, allocation, contrat a ses propres règles du jeu tant pour en bénéficier que pour la solliciter. D'un côté cela semble nécessaire pour s'adapter à la situation de chaque personne de l'autre cela complexifie les démarches ou installe le doute « est ce que j'y ai droit ou pas ? ». Comment simplifier les démarches et réduire les délais de traitement, comment automatiser sans déshumaniser ?
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Nos constats : Nous vivons dans une société qui ne ce cesse de précariser les jeunes
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Nos constats : Nous vivons dans une société qui ne ce cesse de précariser les jeunes
En France, plus d’un.e jeune sur cinq de 18 à 25 ans vit sous le seuil de pauvreté. 1,5 million de jeunes en France ne sont ni en emploi, ni en formation. Au travail comme en études, nous sommes la classe d'âge la plus concernée par la précarité économique et avons du mal à accéder à nos droits.
« Ma famille est pauvre, alors depuis que je bosse, je participe aux frais. Au final, ça a fait baisser les aides sociales que touchaient mes parents car on avait un revenu plus important...Du coup, mes parents deviennent dépendants de mes revenus et je ne peux pas mettre de côté pour prendre un appartement ou m’acheter une voiture. Y’a pas de sortie possible de ces galères financières. »
En France, la majorité civile est à 18 ans mais on a accès aux droits sociaux assez tardivement. Jusqu’à 25 ans, les aides aux familles sont généralement dirigées vers nos parents, et tiennent compte de leurs revenus. Dès qu’un.e jeune qui habite chez ses parents commence à travailler, dans un système familialisé, les salaires du jeune sont intégrés dans les revenus du foyer et font baisser le montant des aides. Sur le principe, c’est normal, mais comment épargner pour préparer son départ dans ce contexte ? Il nous faudrait réfléchir à une vraie solidarité nationale à partir de 18 ans et mieux prendre en compte les inégalités liées aux ressources de nos familles.
L’âge moyen du premier emploi stable est désormais 28 ans. Il faut prendre en compte ces changements de société comme l’allongement des études et la précarisation du marché du travail qui touche plus particulièrement les jeunes.
Faire évoluer les aides sociales au regard de ces changements nous paraît une évidence.
Et pourtant les dernières réformes des APL en 2021 et du chômage en 2022 et 2023 nous précarisent davantage. Les jeunes travailleur.euses ont connu depuis la réforme des APL une baisse des aides en moyenne de 1069 € annuels. La méthode de calcul « en temps réel » impacte particulièrement les jeunes en contrat précaire, CDD ou en intérim qui en fonction de leur déclaration trimestrielle peuvent voir leurs APL fortement baisser sans pouvoir prévoir à l’avance le montant des variations. La réforme chômage, elle, pénalise l'ARE des primo-arrivant sur les marché du travail (donc les plus jeunes) ainsi que les travailleurs les plus précaires : temps partiels, période d'inactivité entre des CDDs …
« Je ne sais pas si j’avais trop honte pour me renseigner tout seul mais heureusement que les personnes ressources de mon centre social sont venues me voir sinon je n’aurais pas pu passer mon permis. Je n’avais pas assez de sous, je ne savais pas que des aides existaient. »
« On n’a pas tous accès aux mêmes aides suivant notre lieu de vie. J’ai vu que dans certaines villes il y a un revenu jeune, ça n’existe pas chez moi. Aujourd’hui un jeune du même âge et dans la même situation a plus de droits à Lyon qu’à Poitiers par exemple. »
Il existe une multitude d’aides aux jeunes. Leur point commun : ce sont des aides ciblées (mobilité, étude, logement…), parfois conditionnées (Contrat d’Engagement Jeune) ou encore très localisées car mises en place par une collectivité. Difficile de savoir à quelle aide on peut accéder et à quelles conditions dans ce dédale de dispositifs, d’allocations, de garanties ou de contrats ! Conséquence : le non recours approche les 30% et les raisons principales en sont le manque d’accès à l’information, l’incertitude et l’image négative des aides sociales.
L'absence de politique d’État ambitieuse pour lutter contre la précarité des jeunes pousse certaines collectivités locales à expérimenter un revenu de base, comme sur la Métropole de Lyon ou dans le Département de Haute – Garonne. Bien que nous saluons ces initiatives, elles restent accessibles à peu de jeunes, souvent courtes et conditionnées. De plus elles entraînent une inégalité des chances entre nous, les jeunes, suivant nos lieux de vie.
- Nos propositions :
- Prendre notre place dans le débat public
23 député.es sur 577 ont moins de 30 ans. Parmi eux, 70% sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures. La parole des moins de 30 ans est encore trop souvent restreinte à des espaces de consultation sur des sujets qui sont rarement choisis par les jeunes. Nous voulons agir, être entendu.es et débattre de ce qui compte vraiment pour nous. Comment permettre à davantage de jeunes de participer au débat public, d'être présent dans les différentes chambres nationales ou dans des instances locales ?
- Créer à l’échelle nationale un revenu de solidarité à partir de 18 ans, qui permette de sortir de la pauvreté, ouvert sous conditions de ressources de la personne et sans contreparties
Un revenu de solidarité commun et non spécifique aux jeunes dont le montant serait revalorisé à 965€ (50% du revenu médian) pour une personne seule. Sans contreparties car la pauvreté porte atteinte à la dignité et pour nous, un minimum pour vivre, se loger, se nourrir ne se négocie pas peu importe l'âge. Un revenu, versé sur des principes de « solidarité à la source » pour faciliter son accès, éviter les ruptures de droit tout en maintenant un accompagnement adapté et de qualité.
- Informer tout jeunes qui à 18 ans sur l’ensemble des droits et des démarches à entreprendre pour y avoir accès
APL, LocaPass, garantie Visale, ARE, CEJ, Prime d’activité, aide au permis de conduire, carte jeune dans les transport en commun, Mobili Jeune, bourse sur critères sociaux, bourse au mérite, aide d’urgence du Crous, repas à 1 euros, Carte jeune SNCF, Pass culture, Pass’sport, mutuelle étudiante, Fond d’aide aux jeunes… voilà un aperçu des différentes aides que nous avons identifiées ! Sans doute en avons-nous oublié tellement il est difficile d’avoir une vision exhaustive de ce qui existe Comment garantir que chaque jeunes de 18 et plus soit au courant de ces aides, ait accès à une information de qualité et sache comment s'y prendre pour les demander ?
- Accéder à ses droits en simplifiant les démarches de demande, en réduisant les délais de traitement et de versement des aides
Chaque aide, dispositif, allocation, contrat a ses propres règles du jeu tant pour en bénéficier que pour la solliciter. D'un côté cela semble nécessaire pour s'adapter à la situation de chaque personne de l'autre cela complexifie les démarches ou installe le doute « est ce que j'y ai droit ou pas ? ». Comment simplifier les démarches et réduire les délais de traitement, comment automatiser sans déshumaniser ?
Lien de la vidéo : Freedom Summer Paris 2023 (youtube.com)
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Nos constats : Nous vivons dans une société qui ne ce cesse de précariser les jeunes