Pour une régulation des biens et services exploitant les failles addictives des individus

Résumé : Cette pétition demande au CESE d'étudier les pratiques commerciales exploitant les failles addictives des consommateurs via les mécanismes dopaminergiques, tout en promouvant des alternatives fondées sur la pleine conscience et l'économie de la connaissance.

Objet : Pétition pour une saisine du CESE sur la régulation des pratiques commerciales exploitant les failles addictives

À l’attention de Monsieur/Madame le Président du CESE,
Aux membres du Conseil Économique, Social et Environnemental,

Nous, soussigné-es, citoyen-nes préoccupé-es par les effets des pratiques commerciales qui exploitent les vulnérabilités humaines, soumettons cette pétition au Conseil Économique, Social et Environnemental, conformément aux dispositions légales permettant à 150 000 citoyens de saisir cette assemblée sur des sujets d’intérêt public.

Contexte et enjeux :

Les mécanismes cérébraux de la récompense dopaminique, essentiels à notre survie, sont aujourd'hui exploités à des fins commerciales. En tirant parti de ces failles addictives, de nombreuses entreprises incitent à une consommation excessive dans les domaines de la nourriture, du sexe et du pouvoir, au détriment de la santé publique et du bien-être social. Comme le démontre Sébastien Bohler dans son ouvrage Le Bug Humain, notre cerveau est façonné pour rechercher des gratifications immédiates (nourriture riche, reconnaissance sociale, pouvoir), ce qui nous rend vulnérables face aux industries qui manipulent ces pulsions à des fins lucratives.

Nos demandes :

Nous demandons instamment au CESE de se saisir de cette question et de formuler des recommandations pour :

1. Encadrer les pratiques commerciales exploitant les failles addictives : mettre en place des régulations strictes, en particulier dans les secteurs de la nourriture, des technologies numériques, des réseaux sociaux, et des divertissements, afin de limiter les stratégies commerciales qui encouragent des comportements compulsifs ;
2. Renforcer la transparence des entreprises : obliger les entreprises à divulguer les mécanismes utilisés pour influencer les comportements des consommateurs et leur impact sur le bien-être mental et physique, en particulier pour les produits alimentaires hypertransformés et les applications numériques ;
3. Encourager le développement de la pleine conscience : intégrer des initiatives publiques visant à promouvoir la pleine conscience dans les systèmes éducatif et de santé, afin de renforcer la capacité des individus à résister aux sollicitations immédiates et à privilégier des comportements équilibrés et réfléchis ;
4. Soutenir l'économie de la connaissance : encourager une transition vers une économie centrée sur l'éducation, la créativité, et l’apprentissage, plutôt que sur la satisfaction immédiate des pulsions. Cela inclut le soutien à des secteurs comme la recherche, l'innovation durable, et les technologies conçues pour améliorer la qualité de vie à long terme, plutôt que l’engagement à court terme ;
5. Protéger les populations vulnérables : mettre en place des politiques spéciales pour protéger les enfants et les personnes en situation de dépendance des pratiques commerciales abusives, notamment en limitant l’accès à certains types de contenus et de produits.

Pourquoi maintenant ?

Les progrès des neurosciences et l’explosion des technologies numériques ont radicalement amplifié notre exposition aux pratiques exploitant les failles dopaminergiques. Il est urgent de légiférer pour protéger la santé mentale et physique des citoyens. La poursuite non régulée des gratifications immédiates nous éloigne de notre véritable potentiel en tant qu’êtres humains, et engendre une surconsommation qui met en péril l'habitabilité future de la planète. Il est donc crucial de repenser notre économie en plaçant la connaissance et la conscience au centre.

Appel à l'organisation d'un débat national :

Nous, signataires de cette pétition, demandons que le CESE se saisisse de ce sujet pour organiser un débat national sur la régulation des pratiques commerciales exploitant les failles addictives, et pour formuler des recommandations en faveur de la promotion de la pleine conscience et d’une économie de la connaissance. Ces propositions doivent être soumises au vote en assemblée et transmises au Premier ministre ou à la Première ministre, ainsi qu’aux président-es de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Nous comptons sur l’engagement du CESE pour guider cette transformation vers une société plus consciente et durable, où les pratiques commerciales respectent l’intégrité humaine.

Les Citoyen-nes de la République Française au sein de la Planète Terre